Le Québec en 2014

Ceux qui me connaissent personnellement ont dû se demander pourquoi, malgré la campagne électorale, je n'ai pas parlé de politique.  C'est simple, je n'avais rien à dire à ce sujet.  La passion n'était pas au rendez-vous et les résultats ne m'ont pas surprise.  Maintenant que c'est chose du passé et que nous sommes dans l'attente de voir comment le nouveau gouvernement va se débrouiller, je m'interroge.  Que connais-je de mon peuple?  J'avoue que je suis un peu confuse. 


Le Québec a beaucoup changé depuis 30 ans.  Dans les années 80, le peuple québécois essayait de se libérer et de se distinguer du Canada Anglais.  La culture et la langue faisait parti des principaux enjeux.  Aujourd'hui, les souverainistes sont vu comme des attardés qui se ferment aux autres cultures bien présentes dans le Québec d'aujourd'hui.  La charte des valeurs québécoises n'a pas contribué à changer cette image.  Contrairement aux années 80, les immigrants font maintenant partis de notre entourage quotidien.  Et je suis désolé de vous dire qu'ils sont bel et bien québécois.  Ils ont les mêmes expressions que nous, les mêmes préoccupations, se plaignent du froid en hiver et de la chaleur en été, bref, ils sont comme nous.  Néo-québécois mais québécois tout de même.  C'est, je crois, ce qui amène une toute nouvelle couleur à l'univers québécois.  Ils ont vécu des choses différentes et partagent leurs expériences.  C'est une richesse.  Plusieurs voit cette ouverture sur le monde comme une menace.  Moi je vois cela comme une évolution.  Nous changeons, tout simplement.  L'expérience des autres nous profite.


Par contre, nous en sommes à un point où on ne sait plus qui nous sommes.  Comme des adolescents pré-pubère, nous nous cherchons.  La charte fût, je crois, un essai ultime de nous uniformiser.  Ce n'est pas surprenant que ce soit le parti québécois qui a eu cette idée.  C'est cette vieille peur de se faire assimilé.  Je crois qu'il faut voir les choses autrement.  Malgré ce que l'on pense, les immigrants s'adaptent à nous.  À leur rythme.   Mais ils s'intéressent à nous et veulent vivre avec nous.  Oui je sais, je ne suis pas à Montréal où les différentes cultures se regroupent entre elles.  Je sais.  Mais dans mon entourage, il n'y a pas de racisme. Il y a des êtres humains qui se respectent et qui vivent ensemble. 


Notre projet québécois doit changer.  Il doit s'adapter à notre nouvelle réalité.  Nous devons trouver notre nouveau projet.  Créer notre Québec à nous.  Celui des nouvelles générations.  Celui des immigrants que nous recevons.  Celui des anciens péquistes.  Celui des anglophones québécois.  Bref, notre Québec à nous, tel qu'il est en 2014.



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